Écrans, hyperconnexion…
Quels impacts sur notre sommeil ?

L’essor du numérique et des nouvelles technologies a modifié les comportements de consommation des Français. Ordinateurs, tablettes et smartphones remplacent bien souvent la télévision et s’invitent de plus en plus dans notre quotidien, jusque dans notre chambre.

Selon une étude de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance publiée en mars 2020 à l’occasion de la 20e journée du sommeil, 45% des Français sont devant leurs écrans avant d’aller se coucher. Si certains parviennent à se limiter, ils sont 11% à y consacrer plus de 1h30 !

Une hyperconnexion grandissante qui n’est pas sans conséquences. Découvrez dans cet article les impacts sur notre sommeil.

Les écrans, ennemis des nuits tranquilles

Les effets de la lumière bleue

Émise naturellement par le soleil, la lumière bleue est également présente dans les LED qui composent nos écrans. Leurs effets néfastes sur le sommeil ont été démontrés :

Des effets invisibles qui influent sur le sommeil
La lumière bleue active les récepteurs de la rétine qui envoie des messages contradictoires au cerveau ! La conséquence ? Un bouleversement de l’horloge biologique et des rythmes circadiens qui favorise les risques de troubles du sommeil.

Une diminution de la sécrétion de mélatonine
La mélatonine est une hormone qui joue un rôle majeur dans l’équilibre et la qualité de notre sommeil et dont il faut prendre soin. Le soir, lorsque la luminosité baisse, le taux de mélatonine augmente. Cette substance chimique offre de nombreux avantages puisqu’en plus de faciliter l’endormissement, elle favorise le cycle naturel veille-sommeil. Malheureusement, notre exposition aux écrans diminue cette production naturelle et affecte nos nuits.

Si en 30 ans, nous avons perdu près d’une heure trente de sommeil, la lumière bleue n’est pas la seule responsable de la détérioration de nos nuits.

L’hyperconnexion et ses « dormeurs sentinelles »

Avec en moyenne 221 consultations du téléphone et 4h30 d’exposition journalières aux écrans, près de 67% des Français se déclarent dépendants aux objets connectés. De plus en plus présents, leurs formats toujours plus petits encouragent l’hyperconnexion. Une dépendance favorisée par l’explosion d’Internet et des réseaux sociaux. En 2019, 16% des français disent être réveillés la nuit par la sonnerie de leur téléphone (messages, notifications, publicités…). Une donnée préoccupante surtout lorsqu’on sait que près de la moitié des destinataires répondent. Dormir avec son téléphone sous l’oreiller ou sur la table de chevet, une pratique peu recommandée et qui fait émerger des « dormeurs sentinelles », un terme du Dr Sylvie Royant Parola, spécialiste en médecine du sommeil. Cette pratique de plus en plus répandue détériore la qualité de notre sommeil puisque le cerveau qui reçoit le message inconscient qu’on est disponible, nous oblige à un sommeil allégé, à être sur le qui-vive.

Quelques conseils pour protéger son sommeil

Pour tenter de retrouver un sommeil régulier et des nuits paisibles, l’équipe de PSASS propose quelques conseils :

  • Instaurer un couvre-feu numérique 1h avant de dormir, couper ses écrans, mettre le téléphone en mode avion et éviter de les emporter dans la chambre. Pour les plus addicts, le mode silencieux est un bon début. Le sommeil doit avant tout être réparateur. Il est donc impératif de se déconnecter du milieu professionnel et des réseaux sociaux.

  • Mettre en place d’autres rituels comme se plonger dans un livre, se relaxer ou écouter le murmure d’une émission de radio… Autant de façons de préparer le cerveau et le corps et donc de faciliter l’endormissement. Le plus important est d’essayer d’introduire de nouvelles habitudes petit à petit.

Les effets des écrans chez les jeunes

Alors que leurs corps connaissent une croissance rapide et qu’ils devraient dormir plus, les jeunes manquent de sommeil. Parmi les 15-24 ans, ils sont 38% à dormir moins de 7 heures, alors qu’une nuit d’au moins huit heures leur est recommandée par les spécialistes du sommeil. Essor des réseaux sociaux, plateformes de streaming, messageries instantanées… sont autant de prétextes pour retarder l’heure du sommeil. Un manque de sommeil qui a une incidence sur la concentration, mais qui peut aussi favoriser les risques de dépression, d’obésité et de décrochage scolaire.

Depuis le début de la crise sanitaire et des périodes de confinement, les écrans se retrouvent au cœur de notre quotidien et souvent de nos soirées. Un maître-mot : la déconnexion (et pas uniquement le soir). Une façon de préserver du temps pour d’autres activités comme la pratique d’un sport qui favorise la profondeur du sommeil et sa qualité.