De l’importance de l’émonctoire rénal
dans les troubles du sommeil

Benoit Franko, Lydie Houillon, Georgios Kosmadakis, Angelo Testa, Karim Belarbi, Valérie Desré-Follet et Sandrine Launois-Rollinat nous ont proposé un très bon poster l’année passée au congrès du sommeil 2024 :

« De la nécessité d’un dépistage et d’une prise en charge spécifique des troubles du sommeil au cours de la maladie rénale chronique (MRC) »

En dehors du fait qu’il nous est présenté qu’environ 20 à 50 % des patients avec une MRC présentent des troubles du sommeil divers (SAHOS, SJSR, dépression et prurit ont ici été étudiés) ou que le questionnaire PROMIS-29 (légèrement augmenté) permet à lui seul d’orienter sur la forme de trouble de sommeil que le patient MRC présente, il est mis en évidence l’élément physiopathologique faisant le lien entre maladie rénale et syndrome d’apnée du sommeil :

la volémie.

S. Redolfi et C. Pilippe avaient cosignés en 2015 un très bon article dans Médecine du sommeil : « Apnées du sommeil : une question de fluide ? ».

Ces deux auteurs présentaient alors le mécanisme physiopathologique de rétention hydrosodée pouvant être en cause dans le syndrome d’apnée du sommeil, tant obstructif que central.

Les fluides corporels excédentaires se répartissant alors dans le corps lors du coucher et déréglant, selon leur répartition, le fonctionnement de l’organisme.

Les différentes causes de rétentions hydrosodées abordées dans cet article sont alors la sédentarité, l’insuffisance cardiaque chronique, l’insuffisance rénale terminale ou encore l’hypertension artérielle systémique (et d’autant plus si elle est résistante).

Il est bon de rappeler que ces auteurs nous apportent une voie d’explication de la variabilité inter-nuit observées chez les porteurs de SAHOS à travers cette rétention d’eau qui peut effectivement varier d’un jour à l’autre.

Les reins sont un émonctoire vital à l’organisme, assurant une évacuation du surplus des fluides corporels (en plus de l’évacuation des déchets hydrosolubles).

Une carence dans le fonctionnement de cet émonctoire est alors une cause évidente dans le développement du syndrome d’apnée du sommeil et est de nouveau mis en avant par l’équipe du poster P-005 du congrès du sommeil 2024.

La médecine du sommeil est interdisciplinaire et cet exposé nous le prouve une fois de plus.

Samuel Warburton.